Titre de série : |
Thèse en Sciences et Technologies de l'Eau, de l'Energie et de l’Environnement |
Titre : |
Evaluation des conditions de développement d’une filière de gazéification de biomasse agricole au Burkina Faso |
Type de document : |
texte imprimé |
Auteurs : |
Fanta BARRY, Auteur |
Année de publication : |
2023 |
Importance : |
196 p. |
Langues : |
Français (fre) |
Résumé : |
La présente thèse a porté sur l’évaluation des conditions technico-économiques de développement de la filière de gazéification de la biomasse au Burkina Faso. Pour ce faire, des informations qualitatives ont été collectées à partir d’entretiens de groupe avec les parties prenantes du secteur de l'énergie. Puis, un benchmarking a été réalisé sur la technologie de pyrolyse. L’application de la méthode d'analyse hiérarchique (AHP) a permis de relever les barrières les plus importantes à l'adoption de la gazéification. La recherche s’est par la suite focalisée sur l’analyse plus approfondie des barrières critiques à l’appropriation de la technologie. Une approche d’analyse statistique considérant les paramètres d’évaluation de la disponibilité réelle de la biomasse a permis d’estimer trois niveaux de potentiel des résidus de cultures et agro-industriels pour l'année 2018. Le calcul s'est basé sur des ratios de résidus spécifiques à chaque biomasse en fonction du type de culture et de la production agricole.
À l’issue des analyses, 27 barrières ont été identifiées et classées par ordre de priorité en cinq catégories d’ordre technique, économique et financier, socioculturel et organisationnel, politique et institutionnel, et écologique et géographiques. Les catégories « socioculturelles et organisationnelles » et « écologiques et géographiques », et plus particulièrement la quantité de biomasse disponible et l’organisation de la filière sont apparues comme les plus critiques pour l'adoption de la gazéification. Ainsi, une meilleure évaluation du potentiel de biomasse valorisable et une meilleure organisation de la filière sont indispensables pour la mise en œuvre de la technologie de gazéification.
Concernant la disponibilité de la biomasse, le gisement théorique des résidus agricoles est estimé à 8 millions de tonnes pour l’année 2018 constitué en majorité des résidus de céréales. Les interviews de terrain révèlent qu’il existe une forte concurrence dans l'utilisation des résidus, empêchant leur valorisation énergétique à l’échelle industrielle. Seules les tiges de cotonnier et les balles de riz sont valorisables à 75 % et à 20 % des quantités produites. Selon les estimations réalisées, le potentiel mobilisable pour la bioénergie serait, respectivement, de 723 260 et 6 497 tonnes avec un potentiel énergétique d’environ 297 125 Tep et 2 685 Tep. Le stock de résidus le plus important est enregistré dans les localités à forte production agricole telles que les Hauts-Bassins et la Boucle du Mouhoun.
L'ensemble de la chaîne de production du syngas à partir de ces résidus mobilisables a été paramétré en utilisant une approche d'analyse de chaîne de valeur. Compte tenu de l'absence d'une chaîne de valeur opérationnelle de production d'énergie par gazéification au Burkina Faso, les analyses ont été réalisées sur la base de simulations et d'hypothèses utilisant les connaissances locales, complétées par des entretiens individuels avec des transporteurs et des négociants de produits agricoles, des opérateurs ayant déjà utilisé la technologie, et des rapports de projets de gazéification. Il en ressort que l’activité cruciale en amont de la chaîne de production est l’acquisition de la biomasse, contribuant à plus de 60 % dans la formation du coût de revient global. En aval, la filière de production de syngas par gazéification des résidus mobilisables ne peut être compétitive avec le marché du gaz butane que si la technologie est fabriquée localement.
Les résidus agricoles pourraient contribuer durablement à la satisfaction des besoins futurs en bioénergie du secteur agro-industriel du pays. Pour y parvenir, les futurs opérateurs devraient se spécialiser à la transformation de la biomasse et établir des partenariats avec des structures qui soutiennent la mobilisation de la biomasse. Ils gagneraient à recourir à la sous-traitance pour la réalisation des activités intermédiaires telles que le transport et le prétraitement de la biomasse.
Abstract :
This thesis assessed the technical and economic conditions for the development of the biomass gasification sector in Burkina Faso. To do this, qualitative information was collected from group interviews with stakeholders in the energy sector. Then, a benchmarking was conducted on the pyrolysis technology. The application of the hierarchical analysis method (AHP) was used to identify the most important barriers to the adoption of gasification. The research then focused on further analysis of the critical barriers to technology adoption. A statistical analysis approach considering parameters for assessing actual biomass availability was used to estimate three levels of crop and agro-industrial residue potential for the year 2018. The calculation was based on specific residue ratios for each biomass according to the type of crop and agricultural production.
As a result of the analyses, 27 barriers were identified and prioritized into five categories of technical, economic and financial, socio-cultural and organizational, political and institutional, and ecological and geographic. The categories "socio-cultural and organizational" and "ecological and geographic", especially the amount of biomass available and the organization of the value chain, were found to be the most critical for the adoption of gasification. Thus, a better evaluation of the potential of recoverable biomass and a better organization of the sector are essential for the implementation of the gasification technology.
Regarding the availability of biomass, the theoretical deposit of agricultural residues is estimated at 8 million tons for the year 2018, consisting mainly of cereal residues. Field interviews reveal that there is strong competition in the use of residues, preventing their energy recovery on an industrial scale. Only cotton stalks and rice husks are recoverable at 75% and 20% of the quantities produced. According to estimates, the potential for bioenergy is 723,260 and 6,497 tons respectively, with an energy potential of approximately 297,125 toe and 2,685 toe. The largest stock of residues is recorded in localities with high agricultural production such as the “Hauts-Bassins” and the “Boucle du Mouhoun”.
The entire syngas production chain from these mobilizable residues was modeled using a value chain analysis approach. Given the absence of an operational gasification energy production value chain in Burkina Faso, the analyses were based on simulations and assumptions using local knowledge, supplemented by individual interviews with transporters and traders of agricultural products, operators who have already used the technology, and reports from gasification projects. It was found that the crucial activity upstream of the production chain is the acquisition of biomass, contributing more than 60% of the overall cost. Downstream, the syngas production chain by gasification of mobilizable residues can only be competitive with the butane gas market if the technology is manufactured locally.
Agricultural residues could make a sustainable contribution to meeting the future bioenergy needs of the country's agro-industrial sector. To achieve this, future operators should be specialized in biomass processing and establish partnerships with structures that support biomass mobilization. They would benefit from outsourcing intermediate activities such as transport and pre-processing of biomass. |
Thèse en Sciences et Technologies de l'Eau, de l'Energie et de l’Environnement. Evaluation des conditions de développement d’une filière de gazéification de biomasse agricole au Burkina Faso [texte imprimé] / Fanta BARRY, Auteur . - 2023 . - 196 p. Langues : Français ( fre)
Résumé : |
La présente thèse a porté sur l’évaluation des conditions technico-économiques de développement de la filière de gazéification de la biomasse au Burkina Faso. Pour ce faire, des informations qualitatives ont été collectées à partir d’entretiens de groupe avec les parties prenantes du secteur de l'énergie. Puis, un benchmarking a été réalisé sur la technologie de pyrolyse. L’application de la méthode d'analyse hiérarchique (AHP) a permis de relever les barrières les plus importantes à l'adoption de la gazéification. La recherche s’est par la suite focalisée sur l’analyse plus approfondie des barrières critiques à l’appropriation de la technologie. Une approche d’analyse statistique considérant les paramètres d’évaluation de la disponibilité réelle de la biomasse a permis d’estimer trois niveaux de potentiel des résidus de cultures et agro-industriels pour l'année 2018. Le calcul s'est basé sur des ratios de résidus spécifiques à chaque biomasse en fonction du type de culture et de la production agricole.
À l’issue des analyses, 27 barrières ont été identifiées et classées par ordre de priorité en cinq catégories d’ordre technique, économique et financier, socioculturel et organisationnel, politique et institutionnel, et écologique et géographiques. Les catégories « socioculturelles et organisationnelles » et « écologiques et géographiques », et plus particulièrement la quantité de biomasse disponible et l’organisation de la filière sont apparues comme les plus critiques pour l'adoption de la gazéification. Ainsi, une meilleure évaluation du potentiel de biomasse valorisable et une meilleure organisation de la filière sont indispensables pour la mise en œuvre de la technologie de gazéification.
Concernant la disponibilité de la biomasse, le gisement théorique des résidus agricoles est estimé à 8 millions de tonnes pour l’année 2018 constitué en majorité des résidus de céréales. Les interviews de terrain révèlent qu’il existe une forte concurrence dans l'utilisation des résidus, empêchant leur valorisation énergétique à l’échelle industrielle. Seules les tiges de cotonnier et les balles de riz sont valorisables à 75 % et à 20 % des quantités produites. Selon les estimations réalisées, le potentiel mobilisable pour la bioénergie serait, respectivement, de 723 260 et 6 497 tonnes avec un potentiel énergétique d’environ 297 125 Tep et 2 685 Tep. Le stock de résidus le plus important est enregistré dans les localités à forte production agricole telles que les Hauts-Bassins et la Boucle du Mouhoun.
L'ensemble de la chaîne de production du syngas à partir de ces résidus mobilisables a été paramétré en utilisant une approche d'analyse de chaîne de valeur. Compte tenu de l'absence d'une chaîne de valeur opérationnelle de production d'énergie par gazéification au Burkina Faso, les analyses ont été réalisées sur la base de simulations et d'hypothèses utilisant les connaissances locales, complétées par des entretiens individuels avec des transporteurs et des négociants de produits agricoles, des opérateurs ayant déjà utilisé la technologie, et des rapports de projets de gazéification. Il en ressort que l’activité cruciale en amont de la chaîne de production est l’acquisition de la biomasse, contribuant à plus de 60 % dans la formation du coût de revient global. En aval, la filière de production de syngas par gazéification des résidus mobilisables ne peut être compétitive avec le marché du gaz butane que si la technologie est fabriquée localement.
Les résidus agricoles pourraient contribuer durablement à la satisfaction des besoins futurs en bioénergie du secteur agro-industriel du pays. Pour y parvenir, les futurs opérateurs devraient se spécialiser à la transformation de la biomasse et établir des partenariats avec des structures qui soutiennent la mobilisation de la biomasse. Ils gagneraient à recourir à la sous-traitance pour la réalisation des activités intermédiaires telles que le transport et le prétraitement de la biomasse.
Abstract :
This thesis assessed the technical and economic conditions for the development of the biomass gasification sector in Burkina Faso. To do this, qualitative information was collected from group interviews with stakeholders in the energy sector. Then, a benchmarking was conducted on the pyrolysis technology. The application of the hierarchical analysis method (AHP) was used to identify the most important barriers to the adoption of gasification. The research then focused on further analysis of the critical barriers to technology adoption. A statistical analysis approach considering parameters for assessing actual biomass availability was used to estimate three levels of crop and agro-industrial residue potential for the year 2018. The calculation was based on specific residue ratios for each biomass according to the type of crop and agricultural production.
As a result of the analyses, 27 barriers were identified and prioritized into five categories of technical, economic and financial, socio-cultural and organizational, political and institutional, and ecological and geographic. The categories "socio-cultural and organizational" and "ecological and geographic", especially the amount of biomass available and the organization of the value chain, were found to be the most critical for the adoption of gasification. Thus, a better evaluation of the potential of recoverable biomass and a better organization of the sector are essential for the implementation of the gasification technology.
Regarding the availability of biomass, the theoretical deposit of agricultural residues is estimated at 8 million tons for the year 2018, consisting mainly of cereal residues. Field interviews reveal that there is strong competition in the use of residues, preventing their energy recovery on an industrial scale. Only cotton stalks and rice husks are recoverable at 75% and 20% of the quantities produced. According to estimates, the potential for bioenergy is 723,260 and 6,497 tons respectively, with an energy potential of approximately 297,125 toe and 2,685 toe. The largest stock of residues is recorded in localities with high agricultural production such as the “Hauts-Bassins” and the “Boucle du Mouhoun”.
The entire syngas production chain from these mobilizable residues was modeled using a value chain analysis approach. Given the absence of an operational gasification energy production value chain in Burkina Faso, the analyses were based on simulations and assumptions using local knowledge, supplemented by individual interviews with transporters and traders of agricultural products, operators who have already used the technology, and reports from gasification projects. It was found that the crucial activity upstream of the production chain is the acquisition of biomass, contributing more than 60% of the overall cost. Downstream, the syngas production chain by gasification of mobilizable residues can only be competitive with the butane gas market if the technology is manufactured locally.
Agricultural residues could make a sustainable contribution to meeting the future bioenergy needs of the country's agro-industrial sector. To achieve this, future operators should be specialized in biomass processing and establish partnerships with structures that support biomass mobilization. They would benefit from outsourcing intermediate activities such as transport and pre-processing of biomass. |
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