Titre de série : | Mémoire FPL - Master Management des Crises et Actions Humanitaires | Titre : | Evaluation de la contribution suédoise a la résilience : étude du cas du projet de réduction de la vulnérabilité des petits barrages au changement climatique au Burkina Faso 2010-2014 | Type de document : | texte imprimé | Auteurs : | Albert COMPAORE | Année de publication : | 2017 | Importance : | 59 p. | Langues : | Français (fre) | Résumé : | Le sujet du présent mémoire concerne l’évaluation de la contribution de la coopération suédoise à la résilience au Burkina Faso, même si, jusque-là, le concept de résilience était resté pratiquement absent de l’agenda de coopération entre les deux pays ; le but étant de contribuer au renforcement de la place de la résilience dans les priorités future de la coopération entre les deux pays. On entend par résilience, "La capacité d'un individu, des ménages, des familles, des communautés et des systèmes vulnérables, d'un pays ou d'une région à anticiper les risques, répondre et faire face aux chocs et aux tensions, tout en abordant les causes sous-jacentes de risques, pour ensuite récupérer, s’adapter de manière durable et continuer à se développer".
L’hypothèse de travail est suivante : La coopération bilatérale Suède-Burkina, guidée depuis 2004 par une « stratégie de coopération », a, dans une certaine mesure, contribué à la résilience au Burkina Faso, mais son impact est demeurée limitée, faute d’une intégration plus méthodique de la résilience du fait même que la résilience n’était pas un objectif explicite de cette stratégie,».
La résilience ne saurait cependant constituer un objectif en soi, mais elle constitue désormais une condition nécessaire à tout effort de construction d’un développement durable et équitable.
Deux voies ont été empruntées évaluer l’impact de la coopération suédoise sur la résilience au Burkina Faso : (1) l’analyse de la stratégie et du portefeuille de coopération en utilisant notre principal outil d’analyse appelé « triptyque », et (2) l’étude de cas d’un des projets les plus emblématiques de la coopération suédoise, le projet de réduction de la vulnérabilité des petits barrages au changement climatique ». Pour cette étude de cas, nous avons utilisé la grille proposée par l’initiative « AGIR » (Agence Globale pour la Résilience).
Nous avons montré que (1) si la coopération a contribué tant soit peu au renforcement de la capacité gestion des crises au plan national et local, en fournissant une aide au secours d’urgence à travers ONG humanitaires et à la Commission nationale de secours d’urgence et de reconstruction (CONASUR), cela n’est pas le cas pour ce qui est de la capacité de prévention des risques ; (2) si la coopération a contribué à la croissance économique à travers le Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté puis la Stratégie de Croissance Accélérée et de Développement Durable (deux stratégies de lutte contre la pauvreté et pour la croissance mises en œuvre durant la période 2005-2015), elle aura manqué de cibler les investissements les plus déterminants en matière de création de richesses ; (3) si la coopération a contribué à la préservation de l’environnement et la gestion durable des ressources naturelles, son champ d’action est demeurée concentrée sur les forêts. (4) Une des forces, indiscutable, de la coopération aura été sa contribution aux droits humains et à la démocratie, conditions nécessaires à une redistribution équitable des richesses générées par la croissance économique.
Evidemment, il faut se donner des priorités et tous les secteurs ne peuvent être abordés à la fois. Mais on doit avant tout rechercher la cohérence. Le triptyque comme outil d’analyse, permet justement d’obtenir cette cohérence. Il combine (1) la prévention des risques et la gestion efficace des catastrophes, (2) la préservation de l’environnement et la gestion durable des ressources naturelles (3) la croissance inclusive fondée sur les droits humains, pour intégrer de façon optimale la résilience dans les politiques, programmes et projets de coopération. Il vient ainsi compléter d’autres outils de planification déjà existants.
Abstract : The topic of this study relates to the assessment of the contribution of the Swedish cooperation to resilience in Burkina Faso.
The aim of the study is to contribute to strengthening resilience in the future priorities of cooperation between the two countries. Resilience is defined as, "The ability of individuals, households, families, communities and vulnerable systems, a country or a region to anticipate risks, respond and cope with shocks and stresses, while addressing the underlying causes of risk, then recover, adapt sustainably and continue to grow.»
The research hypothesis is the following: “Bilateral cooperation Sweden Burkina as guided since 2004 by a "cooperative strategy", has to some extent, contributed to resilience in Burkina Faso, but a limited impact because it fails to integrate resilience as part of the objectives of this strategy. "
Resilience cannot be considered an objective as a goal in itself, but a prerequisite for any effort to build sustainable and equitable development.
Two paths have been taken to assess the impact of the Swedish cooperation on resilience in Burkina Faso: (1) an analysis of the strategy and the cooperation portfolio by using our main analytical tool called "triptych", and (2) a case study of one of the most emblematic projects of the Swedish cooperation: ”Reduction of the vulnerability of small scale dams to climate change". For the case study, we used the scale developed by the Global Agency Resilience " (AGIR)
We showed that (1) if the cooperation has to some extent contributed to strengthen the management capacity of crises at national and local level by providing assistance for emergency relief through humanitarian NGOs and the National Emergency Commission emergency and reconstruction (CONASUR), it failed to support risk prevention capacity; (2) whether the cooperation has contributed to economic growth through support to the two strategies for poverty reduction implemented by the Government of Burkina Faso during the period 2005-2015 , it failed to target the most critical investments to wealth creation; (3) whether the cooperation has contributed to the preservation of the environment and sustainable management of natural resources, its scope remained focused on forests only. (4). A major strength of the Swedish cooperation has been its contribution to human rights and democracy, conditions for a fair redistribution of wealth generated by economic growth.
Obviously, one must set priorities and all development sectors cannot be addressed at once. But one must first seek for coherence in the development agenda. The triptych as an analytical tool, may lead to this consistency. It combines (1) risks prevention and effective crisis management, (2) preservation of the environment and sustainable natural resource management and (3) inclusive growth founded on Human Rights, to optimally integrate resilience in policies, programs and development projects. It therefore complements other existing planning tools. |
Mémoire FPL - Master Management des Crises et Actions Humanitaires. Evaluation de la contribution suédoise a la résilience : étude du cas du projet de réduction de la vulnérabilité des petits barrages au changement climatique au Burkina Faso 2010-2014 [texte imprimé] / Albert COMPAORE . - 2017 . - 59 p. Langues : Français ( fre) Résumé : | Le sujet du présent mémoire concerne l’évaluation de la contribution de la coopération suédoise à la résilience au Burkina Faso, même si, jusque-là, le concept de résilience était resté pratiquement absent de l’agenda de coopération entre les deux pays ; le but étant de contribuer au renforcement de la place de la résilience dans les priorités future de la coopération entre les deux pays. On entend par résilience, "La capacité d'un individu, des ménages, des familles, des communautés et des systèmes vulnérables, d'un pays ou d'une région à anticiper les risques, répondre et faire face aux chocs et aux tensions, tout en abordant les causes sous-jacentes de risques, pour ensuite récupérer, s’adapter de manière durable et continuer à se développer".
L’hypothèse de travail est suivante : La coopération bilatérale Suède-Burkina, guidée depuis 2004 par une « stratégie de coopération », a, dans une certaine mesure, contribué à la résilience au Burkina Faso, mais son impact est demeurée limitée, faute d’une intégration plus méthodique de la résilience du fait même que la résilience n’était pas un objectif explicite de cette stratégie,».
La résilience ne saurait cependant constituer un objectif en soi, mais elle constitue désormais une condition nécessaire à tout effort de construction d’un développement durable et équitable.
Deux voies ont été empruntées évaluer l’impact de la coopération suédoise sur la résilience au Burkina Faso : (1) l’analyse de la stratégie et du portefeuille de coopération en utilisant notre principal outil d’analyse appelé « triptyque », et (2) l’étude de cas d’un des projets les plus emblématiques de la coopération suédoise, le projet de réduction de la vulnérabilité des petits barrages au changement climatique ». Pour cette étude de cas, nous avons utilisé la grille proposée par l’initiative « AGIR » (Agence Globale pour la Résilience).
Nous avons montré que (1) si la coopération a contribué tant soit peu au renforcement de la capacité gestion des crises au plan national et local, en fournissant une aide au secours d’urgence à travers ONG humanitaires et à la Commission nationale de secours d’urgence et de reconstruction (CONASUR), cela n’est pas le cas pour ce qui est de la capacité de prévention des risques ; (2) si la coopération a contribué à la croissance économique à travers le Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté puis la Stratégie de Croissance Accélérée et de Développement Durable (deux stratégies de lutte contre la pauvreté et pour la croissance mises en œuvre durant la période 2005-2015), elle aura manqué de cibler les investissements les plus déterminants en matière de création de richesses ; (3) si la coopération a contribué à la préservation de l’environnement et la gestion durable des ressources naturelles, son champ d’action est demeurée concentrée sur les forêts. (4) Une des forces, indiscutable, de la coopération aura été sa contribution aux droits humains et à la démocratie, conditions nécessaires à une redistribution équitable des richesses générées par la croissance économique.
Evidemment, il faut se donner des priorités et tous les secteurs ne peuvent être abordés à la fois. Mais on doit avant tout rechercher la cohérence. Le triptyque comme outil d’analyse, permet justement d’obtenir cette cohérence. Il combine (1) la prévention des risques et la gestion efficace des catastrophes, (2) la préservation de l’environnement et la gestion durable des ressources naturelles (3) la croissance inclusive fondée sur les droits humains, pour intégrer de façon optimale la résilience dans les politiques, programmes et projets de coopération. Il vient ainsi compléter d’autres outils de planification déjà existants.
Abstract : The topic of this study relates to the assessment of the contribution of the Swedish cooperation to resilience in Burkina Faso.
The aim of the study is to contribute to strengthening resilience in the future priorities of cooperation between the two countries. Resilience is defined as, "The ability of individuals, households, families, communities and vulnerable systems, a country or a region to anticipate risks, respond and cope with shocks and stresses, while addressing the underlying causes of risk, then recover, adapt sustainably and continue to grow.»
The research hypothesis is the following: “Bilateral cooperation Sweden Burkina as guided since 2004 by a "cooperative strategy", has to some extent, contributed to resilience in Burkina Faso, but a limited impact because it fails to integrate resilience as part of the objectives of this strategy. "
Resilience cannot be considered an objective as a goal in itself, but a prerequisite for any effort to build sustainable and equitable development.
Two paths have been taken to assess the impact of the Swedish cooperation on resilience in Burkina Faso: (1) an analysis of the strategy and the cooperation portfolio by using our main analytical tool called "triptych", and (2) a case study of one of the most emblematic projects of the Swedish cooperation: ”Reduction of the vulnerability of small scale dams to climate change". For the case study, we used the scale developed by the Global Agency Resilience " (AGIR)
We showed that (1) if the cooperation has to some extent contributed to strengthen the management capacity of crises at national and local level by providing assistance for emergency relief through humanitarian NGOs and the National Emergency Commission emergency and reconstruction (CONASUR), it failed to support risk prevention capacity; (2) whether the cooperation has contributed to economic growth through support to the two strategies for poverty reduction implemented by the Government of Burkina Faso during the period 2005-2015 , it failed to target the most critical investments to wealth creation; (3) whether the cooperation has contributed to the preservation of the environment and sustainable management of natural resources, its scope remained focused on forests only. (4). A major strength of the Swedish cooperation has been its contribution to human rights and democracy, conditions for a fair redistribution of wealth generated by economic growth.
Obviously, one must set priorities and all development sectors cannot be addressed at once. But one must first seek for coherence in the development agenda. The triptych as an analytical tool, may lead to this consistency. It combines (1) risks prevention and effective crisis management, (2) preservation of the environment and sustainable natural resource management and (3) inclusive growth founded on Human Rights, to optimally integrate resilience in policies, programs and development projects. It therefore complements other existing planning tools. |
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